Toubabou…

Toubabou, c’est le nom que l’on donne aux Blancs en langue Dioula, parlée à Bobo-Dioulasso. Etre Toubabou, c’est rigolo quand les enfants te regardent avec des yeux effarés (du genre j’ai oublié ma mélanine à la naissance). Etre Toubabou, ça attire aussi les enfants sur le marché pour que tu leur donnes une pièce parce que si tu as pu arriver jusqu’ici, c’est que tu es riche. Etre Toubabou, c’est aussi écouter la complainte des mendiants infirmes qui croient qu’ils sont pires que certains dans le métro à Paris, sauf que comme ils sont « que » borgnes et ben c’est pas vrai… Etre Toubabou, c’est aussi se faire suivre jusqu’à sa porte par des jeunes femmes plus jeunes que toi, avec un enfant qui marche, un autre dans le dos et un troisième dans le ventre, et qui te demandent de l’argent parce qu’elles t’ont vu rentrer là plusieurs fois et que leur mari les ont abandonnées…

Etre Toubabou, donc, des fois c’est glauque, mais quand même, quand les enfants te saluent et te rendent ton tirage de langue, ça vaut bien quelques moments moins glorieux…